Le potassium 48 a même un petit plus qui en fait un terrain d’étude privilégié des physiciens et physiciennes nucléaires.
En plus d’être très asymétrique avec 29 neutrons associés à seulement 19 protons, son nombre de neutrons est proche de 28.
Or, 28 est un nombre clé en physique nucléaire, appelé nombre « magique ».
Tout noyau qui disposera de 28 neutrons ou de 28 protons, sera immanquablement plus stable. Donc, dans le potassium, l’effet déstabilisant de la forte asymétrie et l’effet stabilisant de la proximité d’un nombre magique coexistent.
Lorsque Maria Goeppert Mayer rejoint le Laboratoire national d'Argonne en 1946, la physique nucléaire est en pleine effervescence.
On observe depuis les années 1930 que certains noyaux atomiques présentant un nombre précis de protons ou de neutrons sont particulièrement stables.
Ces nombres, appelés « nombres magiques », sont : 2, 8, 20, 28, 50, 82 et 126. Mais aucune théorie n’explique leur apparition ni leur régularité.
Goeppert Mayer formule l’hypothèse selon laquelle les nucléons (protons et neutrons) seraient organisés en couches quantiques successives, analogues aux couches électroniques de l’atome.
Elle propose une description détaillée de la manière dont ces particules s’agencent selon des niveaux d’énergie bien définis, à l’intérieur du noyau.
Cependant, ce modèle n'explique pas à lui seul les nombres observés.


