« Je vous ferais bondir,
si j'osais vous avouer que je n'admets aucune solution de continuité,
aucune coupure entre les mathématiques et la physique,
et que les nombres entiers me semblent exister en dehors de nous et en s'imposant avec la même nécessité, la même fatalité que le sodium, le potassium, etc. »
— Correspondance avec Stieltjes, janv. 1889, Paris, éd. Gauthier-Villars, 1905, t. I, p. 332
RACINE NUMÉRIQUE
EXEMPLES
- Prenons le nombre 457.
On additionne les valeurs associées à chacun de ses chiffres, puis on reprend le processus avec les valeurs associées aux chiffres du nombre obtenu et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un seul chiffre.
4 + 5 + 7 = 16 et 1 + 6 = 7.
La racine numérique de 457 est 7. - Prenons le nombre 4589.
4 + 5 + 8 + 9 = 26 et 2 + 6 = 8.
La racine numérique de 4589 est 8.
NOTE DIDACTIQUE
La notion de racine numérique d’un nombre est malheureusement peu utilisée dans l’enseignement. Elle pourrait être fort utile pour vérifier certains caractères de divisibilité. La somme digitale est également utile dans un tel cas.
Elle peut aussi être utilisée pour faire apparaitre certaines propriétés de certains nombres comme par exemple :
- la racine numérique d’un carré parfait est 1, 4, 7, ou 9.
- la racine numérique d’un nombre premier (à l’exception de 3) est 1, 2, 4, 5, 7, ou 8.
La racine numérique ou le résidu d’un nombre peuvent aussi être étudiés à l’aide de la congruence modulo n.
Définition[modifier | modifier le code]
Soit un entier naturel. Pour une base donnée on définit la somme des chiffres de en base , notée par
où est le nombre de chiffres de base , et
est la valeur du ième chiffre. est un résidu si c'est un point fixe de , c'est-à-dire si .
En base les seuls résidus possibles sont les nombres de 0 à . En effet si on a nécessairement car et donc
.
En revanche, si on a .
Les seuls résidus possibles sont donc compris entre 0 et ; de plus, il n'y a pas de cycle en dehors des points fixes, ce qui garantit que l'application répétée de la fonction aboutit nécessairement au résidu en un nombre fini d'étapes.
Persistance additive[modifier | modifier le code]
La persistance additive d'un nombre est le nombre de fois où l'on doit sommer les chiffres pour atteindre son résidu.
En d'autres termes, il s'agit du nombre d'itérations de nécessaires pour atteindre son point fixe.
Par exemple la persistance additive de 65 535 en base 10 est de 2, puisque l'on passe par deux étapes (25 et 7) pour atteindre le résidu.
Quelle que soit la base , la persistance additive n'est pas bornée,
c'est-à-dire qu'il existe des nombres dont la persistance additive est arbitrairement grande.
Démonstration :
s'il existait une plus grande persistance additive M, soit n un nombre dont la persistance additive est M.
Le nombre s'écrivant comme n fois le chiffre 1 a une persistance additive de M+1
(il faut une étape pour sommer tous les 1 puis M étapes pour obtenir le résidu de n),
ce qui contredit l'hypothèse.
Congruence modulo 9[modifier | modifier le code]
Le nombre 10 et ses puissances successives (100, 1000, etc.) étant congrus à 1 modulo 9,
un nombre écrit en base 10 est congru à la somme de ses chiffres
(propriétés algébriques des congruences).
Ainsi, dans le cas d'un nombre à trois chiffres qui s'écrit abc, comme 10 ≡ 1 (mod 9) et 102 ≡ 12 ≡ 1(mod 9)Cette somme étant nécessairement plus petite que le nombre initial dès que celui-ci a plusieurs chiffres,
le procédé itératif se termine sur un nombre à un seul chiffre, non nul dès que l'entier initial est non nul.
Celui-ci caractérise la classe de congruence puisqu'il y a exactement 9 chiffres différents de 0 et 9 classes de congruences3.
On en déduit le reste de la division par 9 du nombre initial, appelé aussi résidu modulo 9 de ce nombre4.
- si la somme des chiffres itérée de n est 9, le reste de la division de n par 9 est 0 ;
- sinon, la somme des chiffres itérée de n égale le reste de la division de n par 9.