Magie des nombres de Fibonacci et décomposition de Zeckendorf (cnrs.fr)
Zeckendorf's theorem - Wikipedia
Le théorème de Zeckendorf, dénommé ainsi d'après le mathématicien belge Édouard Zeckendorf, est un théorème de théorie additive des nombres qui garantit que tout entier naturel N peut être représenté, de manière unique, comme somme de nombres de Fibonacci distincts et non consécutifs. Cette représentation est appelée la représentation de Zeckendorf de N.
Énoncé et exemple
Théorème de Zeckendorf1 — Pour tout entier naturel N, il existe une unique suite d’entiers c0, ... , ck, avec et ci+1 > ci + 1, tels que
- ,
où Fn est le n-ième nombre de Fibonacci.
Par exemple, 0 est représenté par la somme vide. La représentation de Zeckendorf du nombre 100 est
- .
Le nombre 100 possède d'autres représentations comme somme de nombres de Fibonacci. Ainsi :
mais ces représentations contiennent des nombres de Fibonacci consécutifs. À toute représentation d'un entier N, on associe un mot binaire, dont la n-ième lettre est 1 si Fn figure dans la représentation de N et 0 sinon. Ainsi, aux représentations de 100 ci-dessus sont associés les mots :
- .
L'ensemble des mots binaires associés aux représentations de Zeckendorf forme un langage rationnel : ce sont le mot vide et les mots commençant par 1 et ne contenant pas deux 1 consécutifs. Une expression rationnelle de ce langage est
- .
Le codage de Fibonacci d'un entier est, par définition, le mot binaire associé à sa représentation, retourné et suivi d'un symbole 1. Ainsi, le codage de Fibonacci du nombre 100 est 00101000011.
Note historique
Zeckendorf a publié sa démonstration du théorème en 19721, alors que l'énoncé était connu, sous le nom de « théorème de Zeckendorf », depuis longtemps. Ce paradoxe est expliqué dans l'introduction de l'article de Zeckendorf : un autre mathématicien, Gerrit Lekkerkerker , a rédigé la preuve du théorème (et d'autres résultats) à la suite d'un exposé de Zeckendorf, et l'a publié2 en 1952, tout en attribuant la paternité à Zeckendorf. D'après Clark Kimberling3, c'est un article de David E. Daykin4, publié dans un journal prestigieux, qui a contribué à faire connaître le résultat et son auteur.
Démonstration
La preuve du théorème est en deux parties :
1. Existence : L'existence de la représentation se prouve par l'emploi de l'algorithme glouton ou par récurrence sur N.
2. Unicité : Pour cette partie, on utilise le lemme suivant :
Lemme — La somme de tout ensemble non vide de nombres de Fibonacci distincts et non consécutifs, dont le plus grand élément est Fj, est strictement inférieure à Fj+1.
Représentation des premiers entiers
Dans la table, R(N) dénote la représentation de N sous forme de mot binaire.
N | R(N) |
---|---|
0 | 0 |
1 | 1 |
2 | 10 |
3 | 100 |
4 | 101 |
5 | 1000 |
6 | 1001 |
7 | 1010 |
8 | 10000 |
9 | 10001 |
10 | 10010 |
11 | 10100 |
L'alternance des 0 et 1 dans chacune des colonnes correspond à l'absence ou la présence d'un rectangle dans la figure en tête de la page. La suite des derniers chiffres est
C'est le début du mot de Fibonacci. En effet, le n-ième symbole du mot de Fibonacci est 0 ou 1 selon que n est « Fibonacci pair » ou « Fibonacci impair ».
Variations
Représentation par des nombres de Fibonacci d'indices négatifs
La suite des nombres de Fibonacci peut être étendue aux indices négatifs, puisque la relation
permet de calculer à partir de Fn et de . On a (voir la section correspondante de l'article sur les nombres de Fibonacci) :
La suite complète est Donald Knuth a remarqué5 que tout entier relatif est somme de nombres de Fibonacci d'indices strictement négatifs qu'il appelle « Negafibonacci », la représentation étant unique si deux nombres utilisés ne sont pas consécutifs. Par exemple :
- ;
- ;
- ;
- .
Comme plus haut, on associe à la représentation d'un entier N un mot binaire, dont la n-ième lettre est 1 si Fn figure dans la représentation de N et 0 sinon. Ainsi, 24 est représenté par le mot 100101001. On observe que l'entier N est positif si et seulement si la longueur du mot associé est impaire.
Multiplication de Fibonacci
Donald Knuth6 considère une opération de multiplication d'entiers naturels et définie comme suit : étant donné les représentations et le produit de Fibonacci est l'entier .
Par exemple, comme 2 = F3 et 4 = F4 + F2, on a .
Knuth a prouvé le fait surprenant que cette opération est associative.
Autres suites
Zeckendorf prouve l'existence et l'unicité, sous condition, pour la représentation par les nombres de Lucas1.
Knuth mentionne que le théorème de Zeckendorf reste vrai pour les suites de k-bonacci, sous réserve que l'on n'utilise pas k nombres consécutifs d'une telle suite7.
Aviezri Fraenkel a donné un énoncé général qui étend les théorèmes précédents8 : Soit une suite d'entiers. Tout entier naturel N a exactement une représentation de la forme
- ,
où sont des entiers naturels, pourvu que
pour .
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